Dans quoi investir en temps de guerre ? Dans un contexte marqué par des tensions internationales et des conflits armés, il est essentiel de repenser sa stratégie d’investissement afin de protéger et de diversifier son patrimoine. Les guerres et les crises géopolitiques peuvent avoir des conséquences significatives sur les marchés financiers et les économies mondiales. Découvrez dans cet article dans quoi investir en temps de guerre.
Sommaire
ToggleInvestir dans les valeurs refuges
Dans un environnement économique marqué par la guerre et l’incertitude, il est primordial de se tourner vers des investissements moins exposés aux fluctuations des marchés et offrant une certaine stabilité.
Les valeurs refuges constituent alors une option intéressante pour les investisseurs cherchant à préserver leur capital. Cette catégorie d’actifs regroupe des placements qui ont tendance à conserver, voire augmenter leur valeur, durant les périodes de tension et de crise.
L’or et les métaux précieux
L’or et les métaux précieux, tels que l’argent, le platine et le palladium, ont depuis longtemps été considérés comme des valeurs refuges en période de crise et d’incertitude.
Cette réputation s’explique en partie par la rareté de ces métaux, leur durabilité et leur universalité en tant que moyens d’échange et de stockage de valeur.
De plus, l’or et les autres métaux précieux ont tendance à être moins corrélés aux marchés boursiers et aux devises, ce qui en fait des instruments de diversification intéressants pour les investisseurs.
L’or, en particulier, est perçu comme une protection contre l’inflation et la dévaluation des monnaies.
En effet, lorsque la valeur des devises diminue en raison de l’inflation ou d’autres facteurs économiques, le cours de l’or tend généralement à augmenter, ce qui permet de préserver le pouvoir d’achat des investisseurs.
C’est pourquoi l’or est souvent considéré comme une « monnaie ultime » en temps de crise.
Il existe plusieurs façons d’investir dans l’or et les métaux précieux. La première consiste à acheter des lingots ou des pièces d’or et d’argent, qui peuvent être conservés physiquement ou stockés dans des coffres sécurisés.
Cette option offre une certaine sécurité, mais peut également engendrer des coûts de stockage et d’assurance. De plus, il est important de vérifier la pureté et la qualité des métaux avant de les acheter.
Une autre manière d’investir dans l’or et les métaux précieux est d’acheter des actions de sociétés minières spécialisées dans l’extraction et la production de ces métaux.
Cependant, il est crucial de bien sélectionner les entreprises, car leur performance dépend de nombreux facteurs, tels que la qualité des réserves, les coûts de production et la gestion des risques environnementaux et sociaux.
Les investisseurs peuvent également opter pour les Exchange Traded Funds (ETF) qui suivent les cours de l’or et des métaux précieux. Les ETF permettent d’investir dans ces métaux sans avoir à les détenir physiquement, tout en bénéficiant d’une liquidité et d’une diversification accrues. Ils offrent également la possibilité de profiter des fluctuations des cours sans devoir se soucier de la logistique liée à la possession de métaux physiques.
Enfin, il est également possible de spéculer sur les prix de l’or et des métaux précieux à travers des contrats à terme (futures) ou des options.
Ces instruments financiers permettent aux investisseurs de prendre des positions sur l’évolution des cours sans posséder le métal sous-jacent.
Toutefois, ces produits dérivés présentent un niveau de risque plus élevé et ne sont pas recommandés pour les investisseurs débutants.
Les obligations d’État
Les obligations d’État sont des titres de créance émis par les gouvernements pour financer leurs dépenses publiques et leurs investissements.
Elles sont généralement considérées comme des valeurs refuges en temps de guerre ou de crise, en raison de leur stabilité et de la garantie qu’elles offrent en termes de remboursement du capital et de versement des intérêts.
En effet, les gouvernements sont moins susceptibles de faire défaut sur leurs obligations que les entreprises, ce qui en fait des placements moins risqués pour les investisseurs.
Il est important de noter que toutes les obligations d’État ne se valent pas en termes de sécurité. Ainsi, il est essentiel de sélectionner celles émises par des pays considérés comme moins exposés aux conflits et aux risques géopolitiques.
Les obligations d’État des pays développés, tels que les États-Unis, l’Allemagne ou le Japon, sont souvent privilégiées pour leur solidité financière et leur faible risque de défaut.
En revanche, les obligations d’État des pays émergents ou en développement peuvent présenter un niveau de risque plus élevé en raison de la volatilité économique et politique de ces régions.
Toutefois, elles offrent généralement des rendements plus attractifs pour compenser ce risque supplémentaire.
Il est possible d’acheter des obligations d’État directement auprès des émetteurs, par le biais d’intermédiaires financiers, ou via des fonds d’investissement spécialisés dans les titres obligataires souverains.
Ces fonds permettent de diversifier son portefeuille en investissant dans plusieurs obligations d’État de différents pays, réduisant ainsi les risques liés à la concentration sur un seul émetteur.
Les devises fortes
Les devises fortes sont celles qui conservent leur valeur, voire s’apprécient, en période de turbulence économique et géopolitique.
Ces devises sont généralement émises par des pays dont l’économie est solide, la politique monétaire stable et les institutions fiables.
Investir dans des devises fortes permet aux investisseurs de protéger leur capital contre les fluctuations des marchés et les incertitudes liées aux conflits.
Parmi les devises considérées comme fortes, on retrouve le dollar américain (USD), le yen japonais (JPY) et le franc suisse (CHF).
Le dollar américain est souvent perçu comme une valeur refuge en raison de la puissance économique et de la stabilité politique des États-Unis. De plus, il est la devise de référence pour de nombreuses transactions internationales, notamment sur les marchés des matières premières et de l’énergie.
Le yen japonais est également considéré comme une devise forte, en partie grâce à la politique monétaire prudente de la Banque du Japon et à la solidité financière du pays.
En période de crise, les investisseurs sont souvent tentés de rapatrier leurs capitaux vers le Japon, ce qui renforce la demande pour le yen et augmente sa valeur.
Le franc suisse, quant à lui, jouit d’une réputation de stabilité et de sécurité, liée à la politique monétaire conservatrice de la Banque nationale suisse et à la solidité du secteur bancaire helvétique.
En outre, la neutralité politique de la Suisse en fait un refuge pour les investisseurs en temps de guerre.
Pour investir dans ces devises, les investisseurs peuvent recourir à plusieurs méthodes, telles que :
- l’ouverture de comptes en devises étrangères,
- l’achat de certificats de dépôt ou d’obligations libellées dans ces devises,
- le recours au marché des changes (Forex) pour acheter et vendre des devises directement.
Il est toutefois important de prendre en compte les frais de conversion et les risques de change inhérents à ce type d’investissement.
Les secteurs d’activité à privilégier
Outre les valeurs refuges, il est important de se pencher sur les secteurs d’activité qui tendent à mieux résister ou à tirer profit des situations de guerre et de conflits. Certains secteurs sont en effet plus résilients face aux turbulences économiques et géopolitiques, et peuvent offrir des opportunités d’investissement intéressantes dans un contexte incertain.
Le secteur de la défense et de la sécurité
Le secteur de la défense et de la sécurité englobe les entreprises qui fournissent des équipements, des services et des technologies aux forces armées, aux agences gouvernementales et aux entreprises privées.
En temps de guerre, la demande pour les produits et services de ce secteur augmente, ce qui peut entraîner une hausse des revenus et des bénéfices pour les entreprises concernées.
Les investisseurs peuvent donc tirer profit de cette situation en se positionnant sur des actions d’entreprises spécialisées dans la production d’armements, la surveillance, la cybersécurité ou encore la logistique militaire.
Cependant, il est crucial de sélectionner soigneusement ces entreprises en prenant en compte leur performance financière, leur positionnement stratégique et les risques liés à leur activité.
L’industrie agroalimentaire
L’industrie agroalimentaire est un secteur essentiel qui englobe la production, la transformation et la distribution de denrées alimentaires. En temps de guerre, les besoins en nourriture demeurent une priorité, ce qui rend ce secteur relativement résilient face aux turbulences économiques et géopolitiques.
Les entreprises agroalimentaires, telles que les producteurs de produits de base, les transformateurs et les distributeurs, peuvent ainsi offrir des opportunités d’investissement intéressantes.
Les investisseurs devraient toutefois veiller à sélectionner des entreprises solides financièrement, ayant une bonne répartition géographique et une diversification de leurs activités, afin de minimiser les risques liés aux fluctuations des prix des matières premières et aux éventuelles perturbations de la chaîne d’approvisionnement.
Les services aux collectivités (énergie, eau, déchets)
Les services aux collectivités, regroupant les secteurs de l’énergie, de l’eau et de la gestion des déchets, sont des éléments indispensables au bon fonctionnement d’une société, même en temps de guerre.
Ces secteurs bénéficient d’une demande stable et incompressible, ce qui leur confère une certaine résilience face aux crises économiques et géopolitiques.
Les investisseurs peuvent ainsi se tourner vers des actions d’entreprises spécialisées dans la production et la distribution d’énergie (électricité, gaz), la gestion des ressources en eau ou encore le traitement et la valorisation des déchets.
Il est néanmoins important de privilégier les entreprises ayant une situation financière solide et un modèle économique durable pour limiter les risques et optimiser les rendements.
Les investissements alternatifs
En plus des valeurs refuges et des secteurs d’activité résilients, les investisseurs peuvent également explorer les investissements alternatifs pour diversifier leur portefeuille en temps de guerre. Les investissements alternatifs sont des actifs non traditionnels qui ne sont pas directement liés aux marchés boursiers et obligataires, et qui peuvent offrir un potentiel de rendement intéressant, même en période de crise.
L’immobilier locatif
L’immobilier locatif est une option d’investissement alternatif qui consiste à acheter des biens immobiliers (appartements, maisons, locaux commerciaux) dans le but de les louer et de percevoir des revenus locatifs réguliers.
Même en temps de guerre, les besoins en logement et en espaces professionnels demeurent, ce qui confère à l’immobilier locatif une certaine stabilité. Les investisseurs peuvent ainsi diversifier leur portefeuille et bénéficier de revenus passifs.
Toutefois, il est essentiel de bien choisir les emplacements, d’évaluer les risques liés au marché local et de prendre en compte les coûts de gestion, d’entretien et de fiscalité pour optimiser la rentabilité de cet investissement.
Les cryptomonnaies
Les cryptomonnaies, telles que le Bitcoin, l’Ethereum ou le Ripple, sont des monnaies numériques décentralisées basées sur la technologie de la blockchain.
Bien qu’elles soient considérées comme des investissements alternatifs, leur comportement en temps de guerre reste incertain.
D’un côté, elles peuvent offrir une protection contre l’inflation et la dévaluation des monnaies traditionnelles, ainsi qu’une certaine indépendance vis-à-vis des systèmes financiers centralisés.
Toutefois, les cryptomonnaies sont également sujettes à une volatilité importante et à des risques réglementaires, ce qui peut les rendre moins adaptées aux investisseurs prudents. Il est donc crucial de bien évaluer les risques et d’allouer une partie limitée de son portefeuille à cet investissement, tout en restant attentif aux évolutions du marché et aux régulations.
Le capital-investissement
Le capital-investissement consiste à investir dans des entreprises non cotées en bourse, en apportant des fonds propres pour soutenir leur croissance, leur restructuration ou leur expansion.
Ce type d’investissement alternatif peut offrir un potentiel de rendement intéressant en temps de guerre, en permettant aux investisseurs de diversifier leur portefeuille et de soutenir des entreprises innovantes ou résilientes face aux crises.
Cependant, le capital-investissement présente également des risques, notamment une liquidité réduite, une durée d’investissement plus longue et une exposition aux fluctuations économiques.
Il est donc essentiel de bien choisir les fonds de capital-investissement ou les entreprises dans lesquelles investir, en tenant compte de leur performance, de leur secteur d’activité et de leur stratégie de croissance.
Dans quoi investir en temps de guerre : conclusion
En temps de guerre, il est crucial d’adapter sa stratégie d’investissement pour protéger et diversifier son patrimoine. Comme nous l’avons vu, plusieurs options s’offrent aux investisseurs, qu’il s’agisse de valeurs refuges telles que l’or et les obligations d’État, de secteurs d’activité résilients comme la défense et l’industrie agroalimentaire, ou d’investissements alternatifs tels que l’immobilier locatif et les cryptomonnaies.
Dans quoi investir en temps de guerre : F.A.Q.
Les investissements les plus sûrs en temps de guerre sont généralement les valeurs refuges, telles que l’or, les métaux précieux, les obligations d’État de pays solides financièrement, et les devises fortes. Ces investissements ont tendance à mieux résister aux fluctuations économiques et géopolitiques, offrant une protection pour le capital des investisseurs.
Pour diversifier son portefeuille en temps de guerre, il est conseillé de combiner plusieurs types d’investissements, tels que les valeurs refuges, les actions d’entreprises de secteurs résilients (défense, agroalimentaire, services aux collectivités), et des investissements alternatifs (immobilier locatif, capital-investissement). Il est également important de répartir ses investissements entre différentes zones géographiques pour minimiser les risques liés à une région spécifique.
Investir dans l’immobilier sans apport peut être difficile, mais il existe des options telles que l’achat d’un bien avec une hypothèque, le recours à un prêt participatif immobilier ou la participation à un groupement d’investissement immobilier. Cependant, ces options peuvent être risquées et nécessitent une recherche approfondie avant de prendre une décision d’investissement.
Diplomé en France et aux U.S.A. dans le domaine de la finance, Maximilian rédige régulièrement des aricles sur l’éducation financière pour permettre à toutes et à tous d’attteindre la liberté financière.
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